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La guerre du Vietnam

Les différences entre le Viet Minh et le Viet Cong sont à la fois chronologiques et géographiques. Le Viet Minh, ou, officiellement, la Ligue pour l’indépendance du Vietnam, était un mouvement de guérilla majoritairement mais pas entièrement communiste formé par le leader nationaliste et marxiste-léniniste vietnamien Ho Chi Minh. Formé en 1941 alors que Ho résidait en Chine pour échapper aux troupes d’occupation du Japon impérial, le Viet Minh constituait la principale force de guérilla indigène menant la guerre contre les Japonais. Après la libération de l’occupation japonaise, le Viet Minh a tourné ses canons sur les soldats français envoyés pour recoloniser ce qu’on appelait l’Indochine française (Vietnam, Laos, Cambodge). Les Viet Minh ont joué un rôle déterminant dans le retrait éventuel des troupes françaises du Vietnam, mais seulement après l’humiliation de la France lors de la bataille de Dien Bien Phu, qui s’est déroulée de mars à mai 1954. Dans cette bataille, les soldats du Viet Minh, sous la direction du général Vo Nguyen Giap, encerclent les forces françaises et, après des mois d’attaques contre la position française, obligent les forces coloniales à se rendre, mettant fin à l’ère de l’impérialisme français en Asie du Sud-Est.

À la suite de la défaite de la France à Dien Bien Phu et de la fin de son règne colonial en Asie du Sud-Est, les États-Unis, d’abord très progressivement puis plus rapidement sous la présidence de Lydon Johnson, sont intervenus pour empêcher la moitié sud du Vietnam maintenant divisé de tomber sous la direction communiste du Nord-Vietnam (toujours dirigé, jusqu’à sa mort en 1969, par Ho Chi Minh). À la tête de l’armée du Nord-Vietnam se trouvait le général Vo Nguyen Giap, devenu légendaire après sa victoire dans la guerre contre l’occupation française. Ho et le général Giap ont facilité la mise en place d’un mouvement de guérilla dans le sud qui serait sous leur contrôle et comprendrait à la fois des indigènes du Sud-Vietnam et des habitants du nord qui s’aventureraient dans le sud. Ce mouvement de guérilla s’appelait le Front de Libération nationale et était officieusement connu sous le nom de Viet Cong. Le Viet Cong a été approvisionné tout au long de la guerre contre les États-Unis et la République du Vietnam (Sud-Vietnam) par le Nord-Vietnam via le sentier Ho Chi Minh, une longue série de sentiers, de routes et de rivières perfides qui partaient du nord à travers le Laos et le Cambodge et le Sud-Vietnam. Tout au long de ce que les Américains ont appelé la guerre du Vietnam, des efforts considérables, y compris des bombardements massifs, ont été déployés par les États-Unis pour tenter d’endiguer le flux d’armes et de combattants du Nord vers le Sud.

Le Viet Cong réussit à harceler les troupes de l’armée américaine et de la République du Vietnam et à endoctriner de nombreux villageois du sud dans la doctrine communiste et dans des sentiments nationalistes dirigés contre la présence américaine. Utilisant une série sophistiquée de tunnels souterrains pour déplacer les personnes et les fournitures, pour fournir des soins médicaux aux combattants blessés et pour lancer des embuscades contre les troupes américaines et sud-vietnamiennes, le Viet Cong était une grave épine dans le pied de ses adversaires. Deux facteurs ont contribué à minimiser son efficacité. La première était l’action secrète de la Central Intelligence Agency connue sous le nom de Programme Phoenix, qui visait à assassiner des agents du Viet Cong et à saper son emprise sur les villages. La seconde fut la défaite sanglante mais militairement réussie du Viet Cong lors de la soi-disant offensive du Têt. Tet, le Nouvel An vietnamien, a été l’occasion de l’offensive surprise simultanée du 30 janvier 1968 à travers le Sud-Vietnam contre les unités Viet Cong. Cela a entraîné une grande destruction des infrastructures du sud. Plus important encore, le soulèvement massif du Viet Cong a donné aux Américains l’apparence d’un énorme revers militaire pour les États-Unis. La réalité était que les États-Unis et leurs alliés sud-vietnamiens ont finalement réussi à vaincre le soulèvement, mais seulement après neuf mois de combats intenses et frustrants dans les villes mêmes que les Américains étaient censés protéger. La contre-offensive des États-Unis a brisé le dos du Viet Cong, mais le mal politique a été fait, et de plus en plus d’Américains ont commencé à remettre en question la sagesse de l’effort.

En conclusion, le Viet Minh était la force militaire anti-chinoise et anti-française qui allait devenir l’Armée populaire du Vietnam. Le Viet Cong était l’instrument du Nord-Vietnam pour répandre le chaos dans le sud lorsque les États-Unis ont remplacé la France comme principale présence étrangère au Vietnam.

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