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Psychanalyse freudienne

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Critique psychanalytique (apparue dans les années 1960), la théorie interprétative la plus influente parmi les séries de vagues de l’après-guerre est basée sur les prémisses spécifiques du fonctionnement de l’esprit, des instincts et de la sexualité, développées par l’intellect du 19ème siècle, l’Autrichien Sigmund Freud (qui, avec Marx, Darwin et Nietzsche, a subverti les centres de la société occidentale en transformant l’individualité humaine en une pulsion sexuelle animale).

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Freud, fortement influencé par les psychiatres Jean-Martin Charcot (un exposant de l’hypnose) et Josef Breuer (pionnier de la  » guérison parlante ”) a proposé son opus théorique, la notion d’inconscient (diffusée dans ses travaux significatifs comme L’Ego et l’Id, Au-delà du Principe de Plaisir, de l’Interprétation des Rêves, du Totem et du Tabou etc.), qui s’avéra fatal aux idéaux des Lumières, au positivisme d’Auguste Comte, etc., les pivots du rationalisme occidental. Ce courant de critique est devenu l’un des domaines les plus passionnants et les plus stimulants des études littéraires et culturelles d’aujourd’hui.

La relation entre la psychanalyse et la critique littéraire qui s’étend sur une grande partie du 20ème siècle concerne fondamentalement l’articulation de la sexualité dans le langage. Il a traversé trois axes principaux dans sa poursuite de « l’inconscient littéraire” — sur l’auteur (et son caractère corollaire), sur le lecteur et sur le texte. Tout a commencé avec l’analyse du texte littéraire par Freud comme un « symptôme de l’artiste”, où la relation entre l’auteur et le texte est analogue aux rêveurs et à leurs rêves.

Plus tard, il a été remanié par la critique psychanalytique post-freudienne de la Réponse du lecteur où l’expérience psychologique du lecteur par rapport au texte est mise en avant, mais contestée par la critique archétypale « contre-Freud” de CG Jung qui affirme que l’œuvre littéraire n’est pas un foyer pour la psychologie personnelle de l’écrivain ou du lecteur, mais une représentation de la relation entre l’inconscient personnel et l’inconscient collectif, les images, les mythes, les symboles et les archétypes des cultures passées.

Plus récemment, cette délimitation théorique a été retravaillée dans un contexte poststructuraliste par Jacques Lacan, qui a couplé la notion dynamique de désir avec la linguistique structuraliste; cela a été influençant comme en écho la critique psychanalytique féministe. L’élan psychanalytique compatible avec les préoccupations contemporaines d’incertitudes du temps, de la subjectivité et du sens a acquis une nouvelle monnaie critique dans les études postcoloniales, où l’intérêt pour les frontières et les identités déstabilisées est très évident.

Psychanalyse classique/freudienne

La singularité des explorations de Freud réside dans l’attribution à l’inconscient d’un rôle décisif dans la vie des êtres humains. L’inconscient est le dépositaire d’expériences traumatiques, d’émotions, de désirs non intégrés, de peurs, de pulsions libidinales, de conflits non résolus, etc. Cet inconscient naît à un âge précoce, par l’effacement de ces événements psychiques malheureux de la conscience, un processus que Freud qualifie de ”répression ». La répression est cruciale pour les opérations de l’inconscient (une idée développée plus tard par Herbert Marcuse). Il y a eu un intérêt constant pour les études littéraires contemporaines dans l’inconscient (par exemple. La synthèse de Freud et Marx de l’École de Francfort) et la notion et les effets de la répression liés souvent aux débats sur la sexualité (par exemple. Le rejet de Foucault de la croyance occidentale selon laquelle l’histoire de la sexualité a été l’histoire de la répression).

Cependant, la répression n’élimine pas nos peurs, nos angoisses et nos pulsions, mais elle leur donne de la force en en faisant les organisateurs de notre expérience actuelle. Grâce à un processus similaire appelé Sublimation, le matériau refoulé est promu en quelque chose de plus grand ou est déguisé en quelque chose de noble. Par exemple, les pulsions sexuelles peuvent recevoir une expression sublimée sous la forme de désirs religieux intenses. Un néologisme connexe est un mécanisme de défense qui est une procédure psychique pour éviter l’admission douloureuse ou la reconnaissance.

Un exemple bien connu de ceci est le glissement freudien, que Freud lui-même a appelé le « parapraxi” par lequel la matière refoulée dans l’inconscient trouve un exutoire à travers des phénomènes quotidiens tels que des glissements de la langue, un stylo ou des actions involontaires. Ainsi, pour la psychanalyse, l’inconscient n’est pas un réservoir passif de données neutres ; c’est plutôt une entité dynamique qui nous engage au plus profond de notre être.

Id, Ego, Surmoi

Plus tard dans sa carrière, Freud a suggéré un modèle tripartite de la psyché, la divisant en id, ego et surmoi. L’id, être entièrement dans l’inconscient est la partie la plus inaccessible et la plus obscure de notre personnalité. C’est le réceptacle de notre libido, la source primaire de notre énergie psychique. Sa fonction est de remplir le principe de vie primordial, qui est le principe de plaisir. Il est entièrement sans rationalité et possède une formidable vitalité amorphe. L’ego, régi par le principe de réalité, est défini comme la force gouvernante rationnelle de la psyché. Il est principalement conscient et protège l’individu de la carte d’identité. C’est le site de la raison et de l’introspection. C’est l’intermédiaire entre le monde intérieur (id) et le monde extérieur (surmoi). Le surmoi, qui est un autre agent de régulation, protège la société de l’id. Il est en partie conscient et dans le langage moral, peut être appelé la conscience de l’individu. Il est régi par le « principe de moralité” et réprime les passions incestuelles, sexuelles, agressives, etc. Être un dépositaire de fierté, d’estime de soi, etc., il oblige l’individu à aller vers la perfection.

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Développement psychosexuel

Beaucoup d’idées de Freud concernent des aspects de la libido, la pulsion sexuelle humaine, qu’il appelle éros et place en opposition à thanatos, la pulsion de mort. Ceci est illustré dans son postulat de la sexualité infantile. Freud croit que la sexualité n’arrive pas à la puberté avec la maturation physique, mais dans la petite enfance, en particulier avec la relation du nourrisson avec la mère. Puisant dans la mythologie et l’ethnographie contemporaine, Freud propose sa théorie du développement psychosexuel (critiquée pour son phallogocentrisme explicite) dans laquelle le nourrisson passe par une série d’étapes, chacune définie par une zone érogène du corps. Si le nourrisson est réticent ou incapable de passer d’un stade à un autre, on dit qu’il est obsédé à ce stade de développement. Les étapes du développement psychosexuel comprennent:

1) Stade oral: La première étape du développement psychosexuel dure environ de la naissance à 2 ans. Au cours de cette étape, la principale source de plaisir pour le nourrisson est la bouche et le plaisir provient de la succion, de la morsure, de la déglutition, etc. Une personne obsédée à ce stade sera sujette à l’obsession des activités orales (comme manger, boire, fumer, s’embrasser, etc.) et ou pessimisme excessif, hostilité, etc. Le stade buccal se termine au moment du sevrage et la concentration du nourrisson est déplacée.

2) Étape anale : Ici, l’anus est la première source de plaisir. L’élimination des matières fécales fait plaisir à l’enfant, mais avec le début de l’entraînement aux toilettes, il est obligé de reporter ou de retarder ce plaisir. Une fixation à ce stade est identifiée comme la raison du développement d’une personnalité « rétentive anale » décrite comme têtue et avare

3)Stade phallique: Les enfants âgés de 4 à 5 ans semblent passer beaucoup de temps à explorer et à manipuler les organes génitaux — les leurs et les autres. Le plaisir provient de la région phallique, par des comportements tels que la masturbation et par des fantasmes. Le conflit fondamental du stade phallique se concentre autour du désir incestueux inconscient de l’enfant pour le parent du sexe opposé, qui est corollaire du désir de l’enfant de remplacer ou d’anéantir le parent du même sexe. De ce conflit, naît l’un des pivots théoriques de Freud, le complexe d’Œdipe, où l’enfant mâle conçoit le désir incestueux de la mère, et le désir d’éliminer le père, son rival. Par sa fantaisie et son comportement manifeste, il manifeste ses désirs sexuels pour la mère.

Le désir de l’enfant mâle de remplacer son père s’accompagne de la peur de son père, que Freud explique en termes génitaux — anxiété de castration. Comme sa peur de castration remplace son désir sexuel pour sa mère, celle-ci est réprimée, un concept que le psychanalyste qualifie de « résolution du conflit œdipien ». »Cette résolution y intègre, le remplacement du désir sexuel de la mère par une affection plus acceptable et duper une forte identification avec le père, grâce à laquelle il peut accéder à un degré de satisfaction sexuelle par procuration. L’une des ramifications importantes du complexe d’Œdipe est la formation du surmoi (« l’héritier du complexe d’Œdipe”, selon la terminologie de Freud). De nombreuses formes de conflits intergénérationnels sont considérées par les Freudiens comme ayant des connotations œdipiennes, telles que les rivalités professionnelles, souvent considérées en termes freudiens comme reproduisant la compétition entre frères et sœurs pour la faveur parentale.

Le complexe d’Electra, la version féminine du conflit phallique (à propos de laquelle Freud était moins clair) est plus compliqué. Le premier objet d’amour de la fille, comme le garçon, est sa mère, car elle est la principale source de nourriture, de sécurité et d’affection dans la petite enfance (se rapporte à la fascination des théoriciens queer pour l’idée que la première expérience sexuelle de la femme est l’homosexuel). Au stade phallique, le père devient l’objet de son désir, car elle identifie que sa mère et elle-même sont castrées et impuissantes (une critique sévère de ce concept freudien est l’une des préoccupations des psychanalystes féministes).

La fillette aime son père pour sa possession du pénis et reproche à la mère, le  » manque ” (concept théorisé plus loin par Lacan) de cet organe. L’amour de la fille pour le père est associé à un sentiment d’envie, que Freud appelle « l’envie du pénis », le pendant de l’anxiété de castration garçon-enfant.

Freud, bien que peu précis sur la résolution du complexe d’electra (car la résolution du conflit phallique de la fille n’est pas si urgente car elle n’est pas menacée par la castration) suggère que la fille s’identifie à sa mère réprime ainsi son désir pour le père. Freud déclare en outre que les relations hétéronormatives féminines sont teintées d’un certain degré d’envie de pénis alors qu’elle cherche un père de substitution pour de tels liens.

Si un enfant est obsédé au stade phallique, ou s’il a un complexe Eedipal / Electra non résolu, une telle condition entraînera une névrose, et à son tour une psychose plus défavorable.

4) Stade génital: Le stade final du développement psychosexuel commence au moment de la puberté. Même s’il y a des conflits sociaux, ils sont minimisés grâce à l’utilisation de la sublimation.

Dream Work

Freud a décrit les rêves comme la voie royale vers l’inconscient, car ils fournissent une meilleure compréhension des désirs refoulés dans l’inconscient. Ils sont considérés comme l’accomplissement symbolique des souhaits de l’inconscient. Selon lui, les rêves sont des textes symboliques qui doivent être déchiffrés, car l’ego vigilant est à l’œuvre, même lorsque nous rêvons. L’ego brouille et censure les messages alors que l’inconscient lui-même ajoute à cette obscurité par ses modes de fonctionnement particuliers. Ainsi, le contenu du rêve latent n’est pas clairement affiché dans le manifeste, mais est caché dans des structures et des codes complexes, ce qu’on appelle le travail du rêve dans le néologisme freudien.

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Le travail du rêve comprend le déplacement, par lequel une personne ou un événement est représenté par un autre qui lui est quelque peu associé (peut-être par un mot à consonance similaire ou par une forme de substitutions symboliques et de condensation par laquelle un certain nombre de personnes, d’événements et de significations sont combinés et représentés par une seule image dans le rêve).

Par exemple, le soldat romain dans le rêve pourrait représenter le père par un processus d’association (déplacement), car le père est associé à des idées de rigueur, d’autorité et de pouvoir dans la sphère domestique, et de même le soldat est lié à ces mêmes idées dans la sphère politique.

Plusieurs significations peuvent également être condensées dans ce symbole. Si le rêveur est tenté de se rebeller contre le père en contractant une liaison sexuelle que le père désapprouverait certainement, alors le soldat peut représenter l’amant envisagé. Ainsi, le père redouté et l’amant désiré sont condensés dans la seule figure de rêve du soldat romain.

Le but des dispositifs comme la condensation et le déplacement est double: ils masquent principalement les peurs et les désirs refoulés contenus dans le rêve, afin qu’ils puissent passer le censeur qui empêche normalement leur surface dans l’esprit conscient, et deuxièmement, ils façonnent ce matériau en quelque chose qui peut être représenté dans un rêve, c’est-à-dire des images, des symboles, des métaphores. L’interprétation freudienne a donc toujours été d’un intérêt considérable pour les critiques littéraires car l’inconscient, comme un poème / roman / pièce de théâtre, ne peut pas parler explicitement mais le fait à travers des images, des symboles, des métaphores, des emblèmes.

L’analyse des critiques freudiens sur Hamlet de Shakespeare est une tentative louable. La procrastination d’Hamlet est attribuée à son complexe d’Œdipe, c’est-à-dire qu’Hamlet hésite à venger le meurtre de son père car il est coupable de vouloir commettre lui-même le même crime. (Les critiques font également remarquer la mort du père de Shakespeare en 1601 et de son fils Hamnet, un nom identique à Hamlet). Une autre illustration est MW. La lecture freudienne de Rowe de The Homecoming d’Harold Pinter (qui est considéré comme une farce surréaliste) donnée dans son article Pinter’s Freudian Hoemcoming, dans lequel elle place le complexe œdipien, au centre de l’action.

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