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Michel-Ange

Michel-Ange, Raphaël et Léonard de Vinci étaient le noyau de l’art florentin du XVe siècle. Il convient également de citer le peintre et historien Giorgio Vasari, dont les Vies des Plus Excellents Peintres, Sculpteurs et Architectes sont sorties pour la première fois en 1550, avec l’édition agrandie parue en 1568. Enfin, il y avait l’ami proche et premier biographe de Michel-Ange, Ascavio Condivi. Quelles que soient les lacunes des œuvres de ces deux hommes, elles fournissent un aperçu inestimable de la Renaissance florentine et des personnes qui l’ont rendue possible.
Michel-Ange et Da Vinci se sont distingués comme des personnalités fortes et puissantes, avec deux attitudes irréconciliables opposées à l’art, mais il existe un lien de compréhension profonde entre eux. Da Vinci avait vingt ans l’aîné de Michel-Ange et chacun avait sa propre vision de l’art. Leur indépendance farouche a conduit à des affrontements chaque fois que des circonstances, telles que des commandes simultanées de dessins animés du Palazzo Vecchio, les ont confrontés. De Donatello et Verrocchio, Da Vinci avait développé son style sfumato, mieux défini comme « mélangeant la lumière et l’ombre sans trait ni signe, comme de la fumée » et dont le meilleur témoignage est la Joconde au Musée du Louvre à Paris. Il obtient des contours flous et des couleurs sombres, à l’opposé de la technique de Michel-Ange vue dans son Doni Tondo (alias La Sainte Famille) aux Offices de Florence. Da Vinci a passé des années sous Verrocchio tandis que Michel-Ange n’en avait duré qu’une à l’atelier de Ghirlandaio avant d’étudier sous Bertoldo: Michel-Ange se voyait avant tout comme un homme qui travaillait la pierre.
Pour Da Vinci, la préoccupation essentielle était la longue quête de la vérité alors que Michel-Ange était obstiné toute sa vie par le sens de l’art lui-même. Tous deux avaient disséqué des cadavres pour apprendre l’anatomie, mais pour des raisons différentes: Da Vinci voulait rendre la vérité d’un geste afin de mieux représenter l’action et l’émotion tandis que Michel-Ange avait simplement un intérêt câblé pour la fabrication de nus – Da Vinci n’a jamais peint de nus. Le David de Michel-Ange debout à contrapposto est le résultat direct de ses études anatomiques. En bref, l’anatomie a affecté les deux grands de manière très différente.
Ces deux rivaux avaient également un penchant pour le non finito, les œuvres d’abandon en cours. Da Vinci abandonnait régulièrement les toiles tandis que Michel-Ange abandonnait les sculptures.
Da Vinci mélange le non finito au sfumato jusqu’à ce qu’ils deviennent difficiles à distinguer alors que chez Michel-Ange, le non finito n’est que plus rare dans ses peintures. Soit Michel-Ange a abandonné une œuvre à cause de la pression d’autres commandes, soit il jouait délibérément avec une forme nouvelle d’art particulièrement dynamique et expressif. Après avoir fait un modèle, il s’appliquait de manière erratique à la statue réelle, avec une frénésie hyperactive l’alimentant à travers certaines séances et un détachement cool à travers d’autres. La fureur qu’il lançait sur le marbre effaçait l’excès et libérait l’âme de la pierre, mais il n’a pas toujours suivi; non finito était un spin-off de son talent créatif exceptionnel. Au lieu d’imiter ses prédécesseurs dans la peinture figurative chrétienne, il a choisi de commencer par la pierre. Il a même peint son Tondo Doni comme s’il s’agissait d’une œuvre de pierre. Lorsque le pape Jules II lui a remis la commande du plafond de la Chapelle Sixtine, Bramante, Raphaël Sanzio et d’autres rivaux espéraient qu’il s’en sortirait. Pourtant, il en a fait un succès ! En fin de compte, Michel-Ange a également fait preuve d’excellence en peinture. En matière d’architecture, Michel-Ange avait acquis la maturité nécessaire pour intégrer la manière de Bramante de donner aux bâtiments des dimensions proportionnelles à celles du corps humain.

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