Charles IV
Empereur du Saint-Empire romain germanique
Au milieu du XIVe siècle, le titre d’empereur du Saint-Empire romain germanique était plus utile pour l’agrandissement dynastique que comme signe de pouvoir politique. La série d’empereurs de familles jusque—là obscures — les Habsbourg, les Nassau, les Wittelsbach et les Luxembourgeois – qui détenaient le titre depuis 1273 avait été élue précisément parce qu’il était peu probable qu’ils créent une véritable monarchie impériale. Le pouvoir réel dans l’empire était entre les mains des princes (les électeurs) qui élisaient chaque empereur et entre les mains des autres aristocrates et des villes individuelles qui rivalisaient avec eux pour des droits et des privilèges. Le titre impérial ne donnait à son détenteur que certains droits de nommer certains types de fonctionnaires, d’accorder certains privilèges et de recevoir certains revenus d’Italie et d’Allemagne. Il attira également la jalousie dynastique et l’opposition politique de ceux qui craignaient un empereur trop puissant ou trop ambitieux. Charles a fait face aux mêmes problèmes que ses prédécesseurs: l’absence d’une administration impériale ou d’une structure juridique, le manque d’argent et l’absence d’une base sociale ou territoriale solide sur laquelle établir un titre impérial plus fort.
Charles tenta d’abord de mettre de l’ordre dans l’empire. Lors des diètes impériales de Nuremberg et de Metz en 1355-1356, il publia une série d’ordonnances, collectivement connues sous le nom de Bulle d’or, qui stabilisaient les privilèges des électeurs, leur donnaient une indépendance virtuelle vis-à-vis de l’autorité impériale et voulaient qu’ils deviennent la base d’un empire plus fort. Cependant, l’hostilité de la part des envieux des électeurs et des rivaux de Wittelsbach et des Habsbourg de Charles empêcha l’empereur de contribuer beaucoup à une véritable réforme du gouvernement allemand. En outre, Charles était occupé par d’autres tâches impériales. La papauté, installée à Avignon depuis le début du siècle, réclame l’aide de Charles pour son retour en Italie. Le grand poète Pétrarque a écrit à Charles pour l’implorer de se souvenir du destin romain et de revenir pacifier l’Italie. En 1367-1369, Charles fait une entrée infructueuse en Italie. De son retour à Prague jusqu’à sa mort, il s’est concentré sur l’établissement de ses fils dans des positions de pouvoir. Il fit élire son fils aîné, Venceslas (plus tard Venceslas IV), roi des Romains et le nomma son héritier en Bohême et arrangea le mariage de son deuxième fils (plus tard l’empereur Sigismond) avec l’héritière du roi de Hongrie. Ses efforts restants se concentrèrent sur l’extension du pouvoir bohémien.